top of page

Rencontre avec Laura Favier Founder @ La Boulisterie Los Angeles, Hollywood, Los Angeles

Dernière mise à jour : 3 juil. 2023

On a tous en nous une force dont on ne connaît même pas l’existence et parfois il faut juste fermer les yeux, se faire confiance et avancer.

Qu’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite?


J’aimais beaucoup les animaux et je rêvais d’être vétérinaire. Mais les études de médecine m’ont vite découragées et j’ai fait le choix de me diriger vers quelque chose d’autre.



Quel métier faisait ta maman?


Ma maman est chef d’entreprise. Elle a sa propre entreprise de télécommunication depuis un peu plus de 15 ans. Elle m’a appris qu’en tant que femme je n’avais pas de limite malgré toutes celles que la société allait essayer de m’imposer. Elle m’a toujours encouragée à faire ce que je voulais, et m’a toujours soutenu dans mes choix. C’est elle qui m’a encouragée à voyager, à découvrir d’autres choses, à partir vivre à l’étranger aussi, c’est d’ailleurs en partie grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui. Elle m’a apportée beaucoup de soutien et m’a montrée qu’il était possible d’être mère, femme, chef d’entreprise et de pouvoir tout assumer.



Quelles études as-tu fait ?


J’ai fait une école de commerce qui s’appelle l’IPAG avec une spécialisation en achats responsables. Les trois premières années étaient très générales et m’ont permis d’avoir une notion globale du fonctionnement et de la vie d’une entreprise, que ce soit la comptabilité, les ressources humaines, la logistique ou le marketing. Puis en 4ème et 5ème année, je me suis spécialisée dans la logistique et les achats. J’ai vraiment adoré mes cours d’achat et en particulier mes modules d’achats responsables qui m’ont appris la responsabilité du rôle de l’acheteur et de l’influence qu’il peut avoir dans le choix des fournisseurs, le choix des produits, dans la façon dont l’entreprise approvisionne sa marchandise. C’est un métier qui correspondait vraiment à ma personnalité, à mes compétences et à ce qui me plaisait et c’est ce vers quoi je me suis orientée par la suite lors de mes premières expériences professionnelles en tant qu’acheteuse à Nice dans un premier temps et à Paris par la suite où j’ai suivi l’homme qui est devenu mon mari aujourd’hui.



Tu es arrivée à Los Angeles il y a quelques mois pour te lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale avec ton mari. Est-ce que tu peux nous parler un peu de votre projet et comment il vous a amené jusqu’ici ?


Notre projet est né du concept qui existe déjà en France depuis 2015, qui s’appelle La Boulisterie et qui a été lancé par Guillaume Lieutier, un ami à nous, qui a sa propre société d'événementiel dans le Sud de la France. Le concept réside dans des terrains de pétanque éphémères avec pour but d’amener la pétanque n’importe où, que ce soit en intérieur ou en extérieur, pour le particulier ou pour les entreprises qui veulent organiser un lancement de produit, un évènement, qui veulent construire une activité de team building avec leurs salariés ou dans n’importe quel autre contexte. Il y a vraiment aucune limite. La seule limite qui existe c’est que le terrain doit être plat.

On a toujours suivi de très près les aventures de Guillaume avec son projet pour lequel on avait une attirance toute particulière parce que pour nous la pétanque ça nous rappelle nos vacances, les déjeuners en famille qui s’éternisent et qui finissent souvent à 4hoo de l’après-midi avec un verre de ricard et un tournoi de pétanque. L’histoire que raconte la marque d’ailleurs est vraiment orientée sur cette notion de partage et de moments conviviaux autour de la pétanque, on est pas du tout dans une logique de compétition.

La boulisterie est venue à nous à un moment de notre vie où on avait envie de quelque chose de différent. Nous étions installés à Paris et on avait envie de quitter la capitale mais sans savoir vraiment où aller. Un jour au hasard d’un post sur les réseaux sociaux on voit que Guillaume est de passage à Paris avec la Boulisterie, et Rémy - mon mari - lui envoie un petit message pour le féliciter de sa présence dans la capitale et du développement de son activité. Au détours de cette conversation, qui était au départ un simple échange de textos, Guillaume a proposé à Rémy de porter le projet de La Boulisterie à Los Angeles. Ca n’a fait ni une ni deux, et nous nous sommes embarqués quasiment sans réfléchir dans ce projet qui était, au-delà d’un défi passionnant, une opportunité de partir à l’étranger et en plus aux Etats-Unis, ce qui représentait pour nous à l’époque un rêve insaisissable. C’est apparu tout de suite comme une évidence. Le soir même, Rémy contactait des avocats pour se renseigner sur les procédures.

C’était en août 2017 et c’est à partir de ce moment là que l’aventure a commencé.



Comment est-ce que tu as démarré ton business?


Une fois la décision prise d’embarquer dans l’aventure de La Boulisterie, on a réfléchi ensemble avec Guillaume le fondateur du type de contrat que nous souhaitions convenir, franchise, salariés expatriés… Nous avons fait le choix de la Franchise, c’est à dire que nous avons notre propre société qui exploite le concept et la marque La Boulisterie sur le territoire américain.

Suite à ça nous avons entamé les procédures de visas, qui sont des procédures très longues. On a eu un premier refus en Juillet 2018, suite auquel on a fait une nouvelle demande en Décembre qui a cette fois été acceptée.

Nous sommes arrivés fin Janvier aux Etats-Unis et nous avons fait suivre un container avec tout le matériel nécessaire au lancement de la Boulisterie ici. Les terrains de pétanques, les goodies, notre petite caravane “ Francette “. Tout le matériel est arrivé début mars, ce qui nous a laissé le temps de nous installer, de trouver un appartement, d’ouvrir les comptes en banque et prendre en charge toutes les formalités administratives, ce qui peut parfois prendre du temps. Rien n’est impossible mais rien n’est facile. ( rires ). Et donc depuis début mars on commence doucement à activer les réseaux, à faire des rencontres et organiser les premiers événements avec des retours très très positifs, ce qui est super encourageant.



Et à quoi se destine Francette, la petite caravane ?


Le but avec Francette c’est d’être vue et d’être partagée sur les réseaux sociaux. Si vous roulez ou que vous vous trouvez juste derrière Francette, vous verrez le nom La Boulisterie, le lien sur les réseaux sociaux, et une petite définition de la pétanque en anglais sur les côtés. Elle a vraiment un but marketing, pour amener le côté fun, le côté Instagramable aux événements. Elle n’est pas indispensable au concept mais elle ajoute ce petit plus à un évènement.



Vous avez pour ambition d’exporter la pétanque française ici aux Etats-unis, aujourd’hui qu’elle place tient la pétanque auprès des américains ?


A Los Angeles ils ne connaissent pas vraiment. Ils aiment beaucoup les jeux en extérieur pour lesquels ils sont très friands et ils connaissent par exemple Bocce Balls - la version italienne de la pétanque. Mais dès qu’on leur parle de notre concept, ils adorent. Ils adorent la caravane, ils adorent le bleu, blanc, rouge, ils adorent la France. L’idée génère beaucoup d'excitation. Nous allons avoir un gros travail d’éducation et d’explication sur le jeu mais l’enthousiasme est là autour du concept.

Et puis il y a tout de même deux clubs de pétanque ici, un à Los Angeles, l’autre à Santa Monica où on retrouve des personnes de toute nationalités dont des américains qui ont découvert la pétanque souvent lors de séjour en France et qui ont souhaité continuer. Ça commence un peu à s’installer dans les esprits.



Est-ce que vous ciblez quand même un peu la communauté française ?


Oui bien sûr, on souhaite faire revivre les souvenirs chez les français et susciter de l’émotion. On s’appuie beaucoup sur cette communauté française qui n’a pas besoin d’être éduquée pour nous aider à conquérir l’Amérique, ce qui reste notre objectif. Et encore une fois je reviens sur cette notion d’émotions et de partage car se sont vraiment les valeurs que nous voulons communiquer et que suscitent la pratique de la pétanque.



Est-ce que vous même vous faisiez partie de la communauté des pétanqueurs à Nice ?


Oui. On ne jouait pas tous les dimanches mais on est depuis toujours des amoureux de la pétanque pour ces moments d’amitié et de partage.



C’est comment de lancer son entreprise aux USA ? Quelles difficultés majeures as-tu rencontré?


La difficulté majeure jusqu’à maintenant ça a été le visa. La création d’entreprise en soi c’est très facile, en 5 minutes elle peut être créer en ligne. Après pour l’obtention du visa c’est une autre histoire et c’est un peu celle du serpent qui se mort la queue, c’est à dire que pour obtenir son visa il faut avoir une société, pour pouvoir créer la société il faut avoir une adresse, or si nous ne sommes pas encore sur le territoire c’est compliqué d’avoir une adresse… Heureusement nous avions un couple d’amis américains qui nous ont permis d’utiliser leur adresse pour pouvoir héberger notre société. Et c’est ça qu’il faut retenir, que ça ne va pas forcément être facile, qu’ il y a des hauts et des bas mais il ne faut pas se laisser abattre.


Et puis il n’y a pas de règles officielles sur comment procéder, tout est implicite, il faut vraiment bien s’entourer, sur certains aspects il est essentiel de passer par un avocat.

Quel est le meilleur conseil Business qu’on t’ai donné quand tu as commencé?


Le conseil que je donnerai c’est de bien choisir son avocat. Ne pas hésiter à en rencontrer plusieurs car votre avenir peut dépendre de lui, chercher des associations de français dans la ville où on veut s’expatrier parce qu’il y en a plein et elles ne sont pas forcément bien visibles depuis la France.

S’entourer aussi, car c’est des moments où on se sent assez seuls, et puis ne jamais lâcher son objectif de vue. On nous dit souvent qu’on a de le chance d’être là mais ça n’est pas que de la chance, c’est beaucoup de travail.



Tu es installée depuis quelques mois à Los Angeles. Quel est ton rapport à la ville aujourd’hui ? Comment appréhendes-tu cette nouvelle vie ?


Je me sens tellement chez moi, c’est incroyable cette sensation que je peux avoir. Tout est simple, les gens sont tellement gentils, tellement accueillants, ils trouvent toujours une façon de nous aider, il y a une énergie positive, une atmosphère qui se dégage que l’on ne peut pas expliquer mais qu’on ressent. La première fois que l’on est venue à Los Angeles c’était pour notre voyage de noces, on avait passé 5 jours ici et on avait absolument détesté. Aujourd’hui avec le recul des quelques mois passés ici je dirai que Los Angeles est une ville qui fait savoir appréhender, ce n’est pas une ville que l’on visite en tant que touriste, c’est une ville qui se vit, il faut aller dans un café, il faut aller faire des randos tout autour avec des vues imprenables sur la ville. Mais ça n’est pas une ville comme New York par exemple où on peut tout faire à pieds, où il y a beaucoup de musées etc…

Et ça fait souvent peur d’ailleurs ce rapport à la voiture et aux distances mais pour nous ça n’est pas quelque chose qui nous gêne. Il faut savoir qu’à Los Angeles pour te rendre à un endroit qui se situe à 30 minutes, ton trajet peut rapidement se transformer en trajet de 1h30/ 2h00 de voiture. Il faut apprendre à faire les choses un peu en décalé pour éviter les heures de traffic et puis tu apprends aussi à optimiser le temps passé dans ta voiture, tu te mets une bonne playlist, tu travailles, tu discutes. Ça fait partie de la vie ici. Et puis quand j’étais à Nice je pouvais facilement passer 45 minutes à 1h00 dans les bouchons pour aller au travail.




Vous êtes installés dans le quartier de Hollywood, est-ce que tu dirais qu’il existe justement une vie de quartier pour recréer cette proximité ?


Dans certains quartiers, oui mais pas forcément à Hollywood. C’est quelque chose qu’on retrouve plus sur West Hollywood où il y a plus de petits commerces, de cafés etc...en général les français préfèrent West Hollywood mais nous avons eu le coup de coeur pour notre appartement et puis on est prêt de l’autoroute ce qui peut être pratique pour s’ évader.



©aderal



Tu as la particularité d’avoir relevé le défi de l’aventure entrepreneuriale avec ton conjoint. Est-ce que tu peux nous raconter un peu comment ça se passe au quotidien l’entrepreneuriat en couple ? L’impact que ça peut avoir dans votre vie privée, la manière dont vous fixer les limites pro/ persos ? La répartition des tâches et la place que chacun occupe ?


La partie la plus compliquée a été l’obtention du visa parce qu’on s’est lancé dans le process sans vraiment en parler. Nous ne nous sommes pas dit, on va travailler ensemble, comment on s’organise ? C’est quelque chose qui me faisait très peur car j’ai un caractère dans le boulot qui est très différent de mon caractère à la maison, je ne m’arrête jamais, je suis assez exigeante, j’essaie de tempérer les choses à la maison mais du coup les limites sont moins évidentes. On apprend au quotidien à se mettre des limites, à communiquer. Le passage de la vie pro à la vie perso n’est pas forcément toujours évident, quand on a un désaccord sur notre façon d’avancer sur le projet c’est pas facile de ne pas ramener ce désaccord à la maison. Pour moi en tout cas ( rires ), ça semble l’être beaucoup plus pour lui.

Aujourd’hui on s’est répartie les tâches en fonction des compétences et des forces de chacun et on arrive à trouver notre équilibre comme ça. A terme, ce qu’on souhaite c’est que lui soit plus impliqué sur le côté opérationnel et moi plus en charge de tout ce qui est back up ( gestion, devis, compta… ). Pour l’instant, on avance ensemble sur tous les aspects car on est en phase de lancement est c’est important pour nous d’avoir une vision globale de comment les choses se déroulent.

Ce qui est compliqué, c’est qu’à terme, tu te retrouves H24 avec ton mari. Tu n’as plus d’amis, tu es seule, tu arrives dans une ville où tu ne connais personne, donc tu as tous tes repères qui sont cassés… et puis je ne suis pas naturellement très sociable et ça ça me faisait très peur. Finalement c’est moi qui est noué le plus de contacts et qui sort le plus, entre autre grâce à un réseau de femmes expatriées extraordinaire !




Comment est-ce que tu t’y es prise pour partir à la rencontre des françaises déjà installée et pour te reconstituer un cercle d’amies ?


C’est la magie d’instagram - rires. Aujourd’ hui il est beaucoup plus facile de communiquer avec les gens et déjà avant d’arriver à Los Angeles, je commençais à suivre des comptes de françaises expatriées. J’ai commencé à envoyer des petits messages, à poser des questions et et quand je suis arrivée j’ai commencé à en rencontrer certaines. Je me suis vite rendue compte qu’ici les gens s'intéressent facilement à toi et aiment être ensemble, nous avons tous plus ou moins connu les mêmes difficultés, les mêmes parcours et c’est toujours chouette d’échanger à ce sujet.. Je suis allée boire un premier café avec une française installée ici depuis quelque temps qui nous a par la suite invité à une soirée avec plein d’autres expats et à partir de là nous avons rencontré une communauté extraordinaire. Ici tout va beaucoup plus vite pour construire des relations, tu peux créer des liens beaucoup plus fort très rapidement, parce que en tant qu’expat tu as besoin de te recréer un environnement presque familial. Alors que avec les américains c’est quand même plus compliqué. C’est facile d’aller boire un café, les gens vont toujours te dit oui, mais ça devient moins facilement des amis. Avec les français, c’est l’inverse, on se soude beaucoup plus facilement.


Je suis agréablement surprise d’avoir trouvé si rapidement des gens sur qui je peux compter et qui sont là pour me soutenir dans les moments difficiles de la vie d’expat, pour des conseils business, etc… Je ne pensais pas qu’il y avait une telle communauté française, aussi soudée et j’en suis ravie.

Quel est le plus gros sacrifice que tu aie fait pour démarrer ton business?


Tout quitter. L’expérience est extraordinaire bien sûr mais j’ai fait quand même une croix sur mes racines, sur mes amis, ma famille… nous nous sentons extrêmement bien ici et probablement aussi parce que ça n’est que le début mais je reste consciente de ce que j’ai laissé en France. Et puis nous sommes aussi ici pour lancer une société, nous ne sommes plus salariés, on a aussi sacrifié le confort du salaire mensuel qui tombe sans vraiment se poser de question, aujourd’hui on ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais c’est le choix qu’on a fait. Autant on ne se voyait pas entrepreneurs en France autant ici on ne se voyait pas faire autre chose.



Quelle est la plus grande peur que tu aie dépassée en lançant ton entreprise?


La plus grande peur je dirai c’est de travailler à deux avec mon mari. Je n’ai certainement pas tout quitté pour sacrifier mon mariage. Nous sommes un couple très fusionnel, on communique beaucoup mais le but ça n’est pas de ne plus pouvoir se supporter dans 3 ans.

Et aussi le côté social, la question de savoir si on allait être en capacité de se recréer un cercle social et amical comme celui qu’on avait en France. Cette peur a eu un impact plutôt positif car le fait de l’avoir identifier, je me rend compte que chaque jour, tous mes actes sont dirigés pour réussir à la surmonter.


Quelle est ta définition du succès?


Aimer ce qu’on fait au quotidien. Se lever le matin avec la banane et se dire, en fait je ne travaille pas, je fais ce que j’aime! Pour moi c’est ça le plus important.



Avec le petit recul que tu as aujourd’hui, qu’elle est la plus grande leçon que tu aie apprise en étant ton propre patron?


Que l’on fait des erreurs tous les jours, que c’est dur tous les jours, mais qu’il ne faut pas arrêter. Il faut continuer, continuer, continuer. On va se casser la figure plein de fois, on va croiser des gens qui vont être négatifs, qui vont nous dire que c’est trop risqué, que l’on va échouer, que l’on a pas notre place ici mais la meilleur façon de leur prouver qu’ils ont tort c’est de continuer et de ne jamais s’arrêter.



Dans les moments de doute ou d’adversité comment est-ce que tu gardes le cap?


Le vrai moment de doute que l’on a traversé jusque là c’est lorsque l’on a reçu notre refus de Visa. A l’époque on était tellement sûrs que ça allait marcher, on avait déjà quitter nos jobs respectifs et notre appartement parisien et on s’est retrouvé en sortant de l’ambassade face au refus, à se dire mais qu’est ce qu’on fait ? Nous avons fait la plus grosse connerie de notre vie.

Et puis on a réfléchi, on s’est posé, on a encaissé le choc et puis on s’y est remis. Ça nous a permis de mieux mûrir notre projet, de travailler encore plus avec Guillaume notre partenaire et même si ça a été violent, on est reparti soudés et nous avons été très bien entourés par nos proches et familles respectives.

Nous avons également rencontré par l’intermédiaire de la chambre de commerce Franco-Américaine de L.A un français qui avait connu le même refus de visa que nous et qui nous a reboosté en nous expliquant qu’il avait reposé son dossier un mois après et qu’il l’avait obtenu. Alors on s’est replongé dedans et on a travaillé dur et maintenant on est là ! On se lève tous les matins en se disant qu’on a remporté une première victoire et c’est ça aussi qui nous permet de garder le cap lorsqu’on rencontre de nouvelles difficultés.



A quel moment as-tu su ce que tu voulais faire? Qu’est ce qui t’as fait réaliser que ce serait ça?


L’entrepreneuriat commençais à trotter un peu dans ma tête, l’envie de créer quelque chose. J’étais attirer par ce côté “girl boss”, me dire que je pouvais mettre mes compétences au service de la création de quelque chose qui émane de moi. Et puis me lancer aujourd’hui avant d’avoir des enfants c’était pour moi une manière d’anticiper sur la flexibilité horaire dont j’aurai besoin quand j’aurai une famille à gérer en parallèle. Mais en France, je n’ai pas trouvé l’énergie et la volonté de me lancer, l’environnement n’était pas assez porteur.



Quelle citation t’inspire et te motive à rester toi et à faire ce que tu aimes?


Il y a une citation que j’aime bien de Franklin Roosevelt qui dit: “Les gagnants trouvent des moyens et les perdants trouvent des excuses.” Encore une fois, c’est vraiment de se dire que, tant qu’on a pas essayé on ne peut pas se dire que c’est impossible. Et puis il n’y a rien qui est impossible, il faut juste chercher les bonnes solutions. C’est important de garder ça en tête, encore plus en tant que femmes, car on encore tendance à nous imposer une place, à nous dire qu’en tant que mère on ne peut pas entreprendre, qu’on doit être disponible pour nos enfants, la famille… ça commence à changer, j’ai autour de moi des femmes qui ont créer des entreprises qui sont maman et qui gèrent tout de main de maîtres, il ne faut pas se laisser dire que c’est impossible, si on en a envie, il faut y aller. Il faut prendre notre place.



Quels sont les traits de ton caractère dont tu es la plus fière?


Mon côté un peu insouciant. Quand je regarde tout ce qu’on a fait depuis un an et demi, je me dis que si on avait été plus raisonnable, on ne serait pas là. C’ est aussi important parfois de fermer les yeux et de sauter dans le vide parce que si on réfléchit trop, on ne se lance pas. Savoir où on va c’est bien mais il ne faut pas trop anticiper car il va toujours y avoir une rencontre une opportunité à saisir qu’on avait pas envisagé.



Selon toi de quoi le monde a-t-il le plus besoin aujourd’hui?


Le monde a besoin de s’amuser et bien évidemment de jouer à la pétanque, c’est important. - rires

Je pense aussi qu’aujourd’hui dans le monde, les femmes ont besoin de s’affirmer, de se mettre en avant et de ne plus se laisser marcher dessus. Je pense à toutes ces jeunes filles aujourd’hui et à la façon dont elles sont éduquées. Ce qu’on va leur apprendre, leur transmettre est tellement important pour qu’elles assimilent qu’en tant que femmes, elles n’ont pas de limite et qu’elles se sentent capables de casser toutes ces barrières existantes. Il faut des femmes ambitieuses, il faut des femmes entrepreneuses, il faut des femmes à la tête de grandes entreprises car on a beaucoup à apporter en tant que femmes dans ce monde !



Une femme que tu admires?


J’ai deux modèles dans mon entourage. En premier, ma maman car c’est elle qui m’a inculqué beaucoup de mes valeurs et c’est en grande partie grâce à elle que je suis là. Elle nous a poussé et soutenue pour réaliser ce projet.

Il y a également la maman de mon mari, qui était aussi une entrepreneuse et qui jonglait avec sa société, avec ses deux enfants et qui gérait tout de front. Elle est sur le tard devenue elle aussi une femme d’expatriée et a tout arrêté pour suivre son mari et le soutenir dans son épanouissement.



Un livre que tu recommanderais, qui t’as aidé?


C’est un livre qu’on voit beaucoup en ce moment qui s’appelle “ Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en a qu’une “ de Raphaëlle Giordano. Ça m’a permis de réfléchir sur moi, sur ma personnalité, d’arrêter d’être négative et de toujours remettre les choses en question. A être moins impatiente aussi, de relativiser, de prendre du recul sur plein de choses et de savoir attendre. Il faut provoquer le destin mais il y a plein de choses qui viennent naturellement vers nous quand on ne s’y attend pas forcément.



Une peur ou un challenge professionnel qui te tiendrait éveillée la nuit?


Il n’y a pas grand chose qui me tiendrait réveillée la nuit - rires

J’ai rarement des problèmes d’insomnie mais peut être aujourd'hui ça pourrait être la peur de ne pas arriver à développer notre activité comme on le souhaite.



Et à ce sujet justement est-ce que en tant que Franchise, vous avez un soutien de La Boulisterie en France pour vous accompagner dans le développement de votre business ?


Complètement, on a une franchise avec eux sur tout le territoire américain. En terme de développement nous sommes totalement indépendant mais on reçoit un énorme support de la part de La Boulisterie en France, de la part de Guillaume le fondateur, qui réalise aussi un rêve de voir son bébé grandir aux USA. Il vient nous voir souvent et on travaille très bien avec lui car il a toujours beaucoup d’idées qui fusent et c’est très très motivant. On est aussi amis, donc on essai de beaucoup communiquer. C’est Guillaume qui s’occupe de tous nos supports de communication - logo, site web, goodies, c’est lui qui a développé la stratégie de marque, c’est très rassurant d’avoir quelqu’un qui nous soutient, que ce soit moralement ou stratégiquement. Il faut connaître ses limites, ses forces et ses faiblesses, et Guillaume là-dessus c’est une machine de guerre, on est ravi d’avancer avec lui.



Quel est ta devise au niveau personnel et/ou professionnel?


Je dirai, encore une fois de ne jamais baisser les bras. On peut avoir des coups de mous mais un jour maximum, le lendemain il faut se lever et continuer. C’est l’avantage aussi d’être à deux dans l’aventure, on peut se reposer l’un sur l’autre. Depuis qu’on est là, il y a eu une journée où une mauvaise nouvelle sur le business m’a mis complètement “down” et Rémy lui ça l’a reboosté. Il a tout donné, et le soir même, de voir à quel point il s’était donné, je me suis dit mais pourquoi je me suis mis dans cet état là ?

Donc finalement c’est ça la solution, continuer, plus fort, plus loin. Regarder devant et ne pas oublier tout ce qu’on a déjà fait auparavant.

On a tous en nous une force dont on ne connaît pas l’existence et parfois il faut juste fermer les yeux, se faire confiance et avancer.

What’s next? Ta vision à plus long terme?


Se serait de développer La Boulisterie au niveau national ici aux usa. Et dans l’optique où ça marche et si on arrive à bien s’entourer, à avoir une belle équipe autour de nous, on aimerait pouvoir développer d’autres projets. Il y a une telle énergie ici pour entreprendre, on te laisse ta chance, on encourage ta réussite et on l’applaudit.



Muse Within a été pensé et conçu pour accompagner les femmes expatriées comme toi dans leur virage professionnel et leur ré-invention ? Quel regard portes-tu sur un tel accompagnement et pour toi Muse Within ça évoque quoi ?


Ce que je trouve génial c’est de pouvoir lire ces interviews de femmes, ces portraits de celles qui se sont lancées. Cela nous montre qu’il y a plein de femmes dans notre cas, qui se sont retrouvées expatriées entre autre pour suivre leur mari et qui ont su se réinventer. A lire le témoignage de celles qui l’ont fait, on se dit pourquoi pas moi. Ça permet de trouver la force qu’on a en soit pour se lancer.



Laura Favier

Co-Fondatrice de La Boulisterie Los Angeles

Follow Laura, Rémy et Francette sur Instagram

9 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page