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Rencontre avec Marine Futin, entrepreneure créative, artiste pastelliste, compositrice, chanteuse

Quand je crée, je suis toujours ce que je ressens, c'est un peu comme une petite bobine de fils que je détricote tranquillement jusqu'à ce que ça m'amène quelque part.


Marine, peux-tu nous parler de ton parcours et de ton cheminement artistique?


J'ai toujours créé. Je fais du piano depuis l'âge de 6 ans, je dessine aussi depuis que je suis enfant, mais c'était des hobbies, une façon pour moi d'exprimer ce que je ressentais en fait, ça me faisait du bien. Au cours de mon parcours universitaire, j'ai étudié le business, j'ai fait une prépa HEC, suivit d'une école de commerce, ce qui n'a rien à voir ( rires ), mais toujours avec cette idée derrière la tête de pouvoir utiliser ce que j'apprenais pour monter mes projets et même si à l'époque tout ça était encore flou et que je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire, je savais que ça allait me servir. Et en effet, ça m'a bien servi puisqu'une fois sortie de l'école, j'ai monté ma boîte et j'ai commencé à développer à la fois mes projets, la musique et les pastels.



Tu es une artiste pastelliste, tu crées, tu exposes, tu animes aussi des workshops et récemment c’est surtout tes talents de compositrice et de chanteuse que l’on découvre.

Comment décrirais-tu ton processus créatif ? Comment trouves-tu l'inspiration et comment passes-tu de l'idée initiale à la réalisation concrète de tes œuvres ?


C'est un processus long. Je trouve l'inspiration autour de moi. C'est pas très conscient. C'est beaucoup d'observations finalement et c'est vraiment très lié à mes ressentis. Je suis toujours ce que je ressens, c'est un peu comme une petite bobine de fils que je détricote tranquillement jusqu'à ce que ça m'amène quelque part.


Il n'y a jamais une idée qui m'arrive comme ça où je me dis tiens ça y est c'est ça, ça va être mon thème et je vais faire ça. Ça n'arrive jamais. Ça prend du temps. C'est beaucoup de petites choses qui se construisent à l'intérieur de moi, qui prennent le temps de mûrir et puis un jour c'est mûr, et j'ai une espèce de "burst" !! Ensuite je passe littéralement trois semaines, un mois à créer, parce qu'il y a tout qui sort. Je ne pense qu'à ça. J'ai envie de faire que ça. C'est hyper prenant. Ça m'habite. C'est assez similaire pour la musique et pour les pastels. Un peu comme les petites graines que tu plantes dans la terre, tu les plantes, puis tu attends de voir ce qui se passe, tu les arroses, tu prends soin d'elles, et puis un jour, BOUM, il y a une plante qui sort! C'est vraiment ça. Un jour, BOUM, comme ça, il y a une chanson qui arrive, je me pose et je l'écris littéralement en 15 minutes. Mais elle n'est pas arrivée en 15 minutes, en fait. Elle a mis longtemps à mûrir, avec des idées par-ci par-là, des bouts de phrases, des bouts de mélodies, etc... C'est comme quand on sème, un jour, ça devient one thing. Voilà.



Peux-tu nous partager une expérience créative particulièrement marquante ou une histoire inspirante liée à ton travail avec les pastels ou la musique ?


Je pense tout de suite aux rencontres d'Astaffort. C'est un stage de musique pour lequel j'ai été sélectionnée à l'époque où j'étais encore étudiante en école de commerce et qui a changé ma vie! Quand j'ai décidé de participer, j'étais en train de faire un stage chez Publicis, que je détestais. J'ai envoyé une démo pour tenter d'intégrer ce stage et j'ai été prise. Je me suis retrouvée pendant une semaine à écrire des chansons avec d'autres auteurs, compositeurs, interprètes. Pour la première fois, je faisais ça à plein temps, et pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvée sur une scène. Et là, ça a été un déclic. Je me suis dit, ah oui, ok, ça m'habite. C'est trop bon. C'est ça que je veux faire quand je serai grande. ( rires ) Ce déclic, c’était en 2008.



Tu as récemment lancé une campagne Kickstarter qui a démarré sur les chapeaux de roues il y a 15 jours pour financer l'enregistrement et la production de ton prochain album.

Peux-tu nous en dire plus sur ce projet d'album et ce qui t’as poussé à le réaliser ?


J’ai enregistré mon premier album en 2014, il est sorti en 2015 à New York, et puis j'ai eu un grand moment de pause après. Je n'ai plus eu trop d'inspiration musicale pendant un ou deux ans. J'ai fait beaucoup de pastels par contre, c'est marrant, c'est cyclique! Et puis, l'arrivée de ma fille m'a donné beaucoup d'idées et m'a beaucoup inspiré. J'ai beaucoup beaucoup écrit après sa naissance. Et puis, en Septembre dernier, elle a eu deux ans, et d'un coup ça y est, j'ai senti que c'était mûr et qu'il était temps d'aller arranger les sons, produire et de passer à l'étape d’après. Je suis assez "excited" parce que le premier album, lorsque je l'ai créé, c'était très stressant. Il y avait beaucoup de pression. C'était le premier et je ne connaissais rien du tout. Et puis en même temps il y avait toute ma vie dedans, c'était 10 ans de chansons, donc c'était émotionnellement très lourd... enfin le processus était overwhelming... alors que cet album là c'est que du kiff, c’est un truc de ouf! Je fais ça beaucoup plus sur la longueur, c’est à dire que je fais des petites sessions en studio, j'écoute mes chansons après mille ans, j'y reviens, j'ajoute, je change, j'appelle mon batteur, mon bassiste, mon guitariste, mon keyboard, chacun vient, chacun son tour, à son rythme, il y a zéro stress, je suis que dans le kiff, c'est vraiment très plaisant. Et puis musicalement c'est peut-être aussi plus cohérent parce que j'ai écrit les chansons sur un laps de temps beaucoup plus court et aujourd'hui je suis curieuse de voir comment tout ça va s'assembler. Il était temps de poser les créations sur un objet.




Comment as-tu conçu et planifié ta campagne Kickstarter ?


Et bien c'est arrivé en même temps que je suis rentrée en studio. Je me suis demandée comment est-ce que je pouvais soutenir le financement de l’album, parce que c’est assez cher d’enregistrer en studio, surtout à New York et j'avais pas mal de projets vidéo.


Le projet dans son ensemble représentait un gros budget, et je me suis dis tiens pourquoi pas faire comme une start up et demander une participation à ceux qui ont envie de soutenir le projet ? Avec cette idée d'offrir des produits en retour des contributions financières et je trouvais ça très cool aussi. L'idée de pouvoir mélanger mes arts, c'est une idée qui me plaisait. Il y a peu d'endroits où je peux le faire et cette campagne elle a vraiment été l'occasion de faire ça, je finance mon album avec ma peinture ou mes céramiques et j'aime beaucoup l'idée que chacune de mes pratiques artistiques viennent soutenir l'autre.


Ensuite, j'ai réfléchi la vidéo en me disant: j'ai envie de faire quelque chose de fun, de léger et marrant. Une vidéo que tu as envie de partager à tes potes même si ils ne comprennent pas le français ou que la musique n'est pas forcément leurs styles... juste parce que tu trouves ça fun et que t'as envie de la partager. C'est vraiment avec cette idée là que j'ai crée le clip. Et je me suis bien marrée.



Quels ont été les défis et les aspects les plus excitants de cette expérience ?


C'est beaucoup de travail. C’est un truc de ouf et en même temps, c'est comme une création. Parce que la vidéo, je me suis éclatée à la faire.


Et puis il y a aussi toute une partie un peu "étrange", où tu dois te vendre. C'est un peu bizarre, surtout pour une Française. Mais heureusement, j'habite aux Etats-Unis depuis 10 ans donc j'ai pris le pli et maintenant j'ose. ( rires ) Ca n'est donc pas forcément évident mais après j'aime créer du contenu ça me fait plaisir donc je tourne ça vraiment comme une expérience créative.





Quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent lancer leur propre campagne de financement participatif pour un projet artistique ?


Juste de rester fidèle à son projet. J'ai créé la vidéo un peu avec cette idée là, je me suis dit que ce que j'avais envie que les gens ressentent en la regardant, c'est de la légèreté, de l'humour, du fun.

Je n'avais pas franchement envie de me prendre au sérieux. Parce que ça n'est pas sérieux, c'est de la musique. Il n'y a pas d'enjeu en fait. Je crée des chansons, je ne sauve pas le monde. Donc oui, c'était vraiment avec cette perspective là.

Un conseil aussi que je donnerai est de s’y prendre à l'avance, parce qu'en fait ça prend énormément de temps. Demander des feedbacks aussi. J’essayais de demander beaucoup de feedback en amont, qu'on me fasse des critiques, à des gens qui sont dans l'industrie mais pas que. Notamment j’ai été demandé à des fondateurs de start up, juste pour avoir un retour plus tech et j'ai beaucoup appris grâce à ça, c’était super.



Quels sont selon-toi les éléments clés à prendre en compte pour réussir ?


C'est une bonne question, je pourrais te dire ça quand j'aurai réussi à la fin du concours. (rires ). Je ne sais pas trop, je pense qu'il faut juste s'appuyer sur son réseau. Il faut créer du bon contenu, des contenus que les gens ont envie de partager. Un des trucs cool, c'est que grâce à cette vidéo, la plateforme Kickstarter m'a sélectionné comme "Project We Love" et du coup ils m'ont mis en avant sur leur page musique. C'est le genre de choses qui offre beaucoup de visibilité. Donc on en revient toujours un peu sur la qualité du contenu, faire quelque chose qui nous ressemble et le diffuser partout, c'est peut-être ca le plus challenging finalement.


Tu as réussi à opérer un business autour de tes compétences créatives et artistiques. Tu organises régulièrement des workshops, en plus de la vente de tes œuvres. Comment as-tu réussi à transformer ta passion en activité professionnelle ?


Pas à pas. Ça s'est fait vraiment petit à petit. Ça fait 15 ans que je fais ça, donc oui, vraiment brique après brique. Et puis les envies changent aussi. Aujourd'hui, les ateliers pour moi, les workshops, c'est une façon de transmettre, de partager, qui m'habite vachement. J'adore être toute seule à créer, mais je ne pourrais pas faire que ça, je trouve ça vraiment cool de partager, d'aider, de guider ceux qui ont envie à explorer leur créativité. Donc encore une fois, je me suis juste écoutée tout simplement. (rires)



Quels ont été les principaux défis que tu as rencontré (ou que tu rencontres toujours) en tant qu'artiste et entrepreneure, et comment les as-tu surmonté ?


Le défi majeur pour moi c'est le multi-casquette. Je fais beaucoup de choses, du coup c'est dur de tout faire. Et puis c'est difficile de vendre ce qu'on crée. Quand on est dans la création, on n'a pas envie de vendre et puis quand on est dans la vente, on n'a pas envie de créer ( rires ). C'est ce côté multi-casquette que je trouve challenging. Je me rends compte aussi qu'il y a des compétences que je n'ai pas. Par exemple aller chercher des clients pour réussir à vendre mes workshops, c'est des choses que je n'aime pas faire. Donc la solution c'est de déléguer, trouver des collaborateurs avec qui travailler et se concentrer sur son coeur de métier.


Peux-tu nous parler de l'importance de la stratégie marketing et de la promotion dans la recherche d'un projet artistique?


C'est pareil, je pense que c'est hyper important, mais moi je suis nulle, je ne sais pas faire. (rires ). Donc là encore, la solution, c'est de s'entourer et aller déléguer à des gens qui savent faire et qui sont juste passionnés par ça, et qui feront le job vachement plus rapidement, avec beaucoup plus d'efficacité.


Quelles sont les stratégies que tu as utilisé pour promouvoir ton travail et développer ton audience ?


J'ai beaucoup utilisé les réseaux sociaux comme Instagram. Mais parce que c'est une plateforme qui me parle, parce que c'est visuel.

La deuxième chose, c'est juste "go to the traffic", montre ton travail, va faire des concerts, fais des expos, vas à la rencontre des gens... oui, go into the traffic!

Quels sont tes projets futurs en tant qu'artiste et entrepreneure créative ?


Et bien dans un premier temps cet album avec un premier titre qui va sortir cet automne, aux alentours de Septembre/ Octobre je pense! Super exciting! Et puis les autres titres qui vont suivre...


Je pense aussi une expo de ma dernière collection avec sculptures céramiques, probablement à New York mais je n'ai pas encore de lieu fixé. Et puis toujours des ateliers, parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne. ( rires )




Où les personnes intéressées peuvent-elles trouver ton travail en ligne et soutenir ta campagne Kickstarter ?


Sur mon site marinefutin.com et la campagne Kickstarter, elle est sur mon site et il y a un lien direct sur mon Instagram aussi @marinefutin De là vous pouvez trouver le lien pour aller sur la campagne voir la vidéo, il y a tous les pledges qui y sont listés.



As-tu des conseils à partager, des recos ou des mots d'encouragement pour nos lectrices qui aspirent à poursuivre une carrière créative ?


Bosser, bosser, bosser (rires) Garder le cap, garder sa vision et rester fidèle à ses valeurs. Ne pas chercher à imiter les autres mais surtout à s'écouter soi, écouter son intuition parce qu'elle sait toujours quel est le bon chemin à prendre.


Merci à toi Marine et bonne route avec ton nouvel album :)


Merci merci beaucoup Laure pour cette opportunité. Trop cool tes questions j'ai adoré :)





Marine Futin

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