Lors d’une situation conflictuelle, il est fréquent de prêter à la personne qui nous a blessé des mots, des pensées ou des actions qui viennent en fait de l'interprétation qu’on en fait. C’est un mécanisme de défense classique qu’il est bon d’analyser pour ne pas envenimer la situation.
Quels sont les mots qui ont été effectivement prononcés? À quoi font-ils référence pour vous? La personne qui les a dits leur donnait-elle la même signification? La situation blessante qui en a découlé pourrait-elle être vue sous un autre angle?
Se poser régulièrement ces questions peut aider à sortir d’une tendance que l’on a tous à entendre dans les mots des autres ou voir dans leurs actions ce qu’on a l’habitude de voir ou d’entendre et qui viendrait raviver chez nous une blessure causée dans d’autres circonstances et à un autre moment.
Ma voisine m’a jeté un regard noir lorsqu’on s’est croisées dans l’escalier ce matin.
Dans ma tête: “Elle pense que je suis une moins que rien parce que je porte des habits tachés de peinture.” En réalité, la voisine n’a même pas vu mes habits tant elle était préoccupée par un coup de téléphone conflictuel avec sa collègue de travail. J’ai juste projeté sur sa froideur ma propre fragilité ou mon ressenti vis-à-vis de moi-même. Ce ressenti peut venir de loin, par exemple une mère qui exigerait qu’on soit tirée à quatre épingles avant de sortir de chez soi.
Dans cet exemple, je projette sur la voisine ce que je pense de moi-même à travers le jugement de ma mère.
La projection est un cercle vicieux qui peut causer de grands dégâts.
On vous souhaite de sortir votre loupe et d’y regarder de plus près!